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Eric Duyckaerts et Jean Pierre Khazem

The dummy’s lesson

29 avril au 19 mai 2011   
 saison 1

The Dummy’s Lesson est une œuvre qui s’énonce sur quatre modes : un film de 5 minutes 30, une sculpture, une série de dessins et une série de photos.
Le film. Le « dummy » désigne la marionnette du ventriloque : le titre évoque une hypothétique leçon de dessin donnée par le dummy à son manipulateur. En réalité, il s’avère que le dummy est le psychothérapeute du manipulateur et que celui-ci ne s’en rend pas compte ! Le dialogue frise l’absurdité, sans y tomber. Le malentendu en est le ressort. Les dessins réalisés par le manipulateur se situent entre le gribouillis enfantin et l’art abstrait. Tout le projet flirte avec la tradition burlesque de la ventriloquie. Les dialogues sont en anglais ; sous-titrage français. Le manipulateur a la tête recouverte d’une tête en silicone, légèrement surdimensionnée ; elle est très réaliste et représente ma tête. Le dummy a aussi mes traits. (On peut voir de ces têtes en silicone dans des films ou sur des photos de Jean-Pierre Khazem : elles produisent un effet indéfinissable d’inquiétante étrangeté.)
La sculpture, Next Appointment, reprend de manière réaliste le ventriloque et sa marionnette. Elle permet de « sentir » mieux que dans le film les qualités exceptionnelles de la matière et de la réalisation de la tête des personnages. Elle introduit la fixité, le silence. En outre, une vidéo-projection fait apparaître, comme par magie, un dessin de labyrinthe crétois sur le paper-board des deux compères.
Les dessins sont ceux qui ont été réalisés sur plexiglas pendant les séances de tournage de The Dummy’s Lesson. Ils prolongent l’absurdité ou l’étrangeté de la leçon, tout en s’inscrivant dans les interrogations sur le dessin dans l’art d’aujourd’hui.
Les photos, indépendantes du tournage, proposent une autre vision de la « leçon ». Elles prolongent en profondeur les questions d’identité qui se posent entrent les deux personnages (« Qui est qui ? »). Leur hiératisme, leur extrême perfection, la grande dimension des tirages entre en dialogue avec le caractère sommaire des dessins. Elles évoquent aussi un univers de lumières électriques et acides qui fait ressortir l’étrange intimité qui réunit le manipulateur et son double.
Le fait de travailler avec Jean-Pierre Khazem m’a appris qu’on n’était pas toujours tout seul dans la création. C’était une fête.   Eric Duyckaerts

Le site d’Eric Duyckaerts
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