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Didier BEQUILLARD

Onkel Tuca’s Bunker

du 18 novembre 2010 au 7 janvier 2011
 saison 1

La partie visible du Bunker se trouve à San Nicolò sur un terrain vague entre l’aérodrome et le chantier du MOSE à l’extrémité nord de l’île. Recouvert d’à peine quelques graffitis il est en partie camouflé par la végétation. Sur la route blanche poussiéreuse, cahotants sur leur Vespa chargés de matériel, les pécheurs ralentissent imperceptiblement en le croisant. Dans cet espace ouvert, la jetée, la plage, la piste d’envol, il est posé comme un trou noir, un concentré de densité qui plombe le paysage. Mémoire sourde du lieu, il absorbe tout, il se charge comme un accumulateur, silence gris sous le soleil de juillet. Il est à échelle humaine, deux espaces, l’un pour se tenir debout l’autre pour s’allonger, dans cet ordre, debout puis allongé dans l’exiguïté du béton et de l’acier qui ralentit le temps jusqu’à la rigidité.

Hamburg, août 2010

Les bunkers sont à une autre échelle, la FlakTurm IV (75m de coté et 39m de haut), abris pour civils et défense anti-aérienne n’est pas sur la frontière mais protège le centre urbain. Elle est maintenant réhabilitée et a des nouvelles fonctions dans la ville. En passant près d’elle, le souvenir du Bunker de San Nicolò abandonné comme une tombe dans un vieux cimetière me hante, je le dessine et en fait une maquette en carton. C’est pendant cette réalisation que le personnage d’Onkel Tuca apparaît, imprimé sur le carton qui me sert de matériel, il s’installe littéralement dans le bunker, il l’habite. C’est comme si le bunker anonyme attendait depuis toujours ce locataire improbable né à Hamburg même, en 1968, au sein de la compagnie d’un importateur de bananes.

Didier Bequillard – Lido di Venezia, juillet 2010

 

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